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Le temps et la vie

Discours de Pierre-Christian Taittinger, ancien ministre et maire du XVIe arrondissement de Paris

Il n’y a qu’une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle, confiait Auguste Rodin.

Depuis que l’artiste a voulu utiliser la matière pour traduire une émotion, exprimer une sensation, cette course magique à la recherche d’une réalité souvent insaisissable a commencé. Le sculpteur entend ainsi traduire la relation secrète qu’il entretient avec le bronze, le marbre et le fer. Alors s’engage le travail du regard et de la main.

Voltaire soulignait l’importance du geste : « Tous les arts de la main écrivait-il, ont sans doute précédé la métaphysique de plusieurs siècles ». Ce que complétait Antoine de Saint-Exupéry en affirmant que « si le sculpteur n’est que science et intelligence, ses mains manqueront de génie ».

Telle nous apparaît l’œuvre de Michel LEVY quand il fait surgir un rêve, un mythe, utilisant le volume pour parfaire le mouvement.
Le fondement de son art se situe dans la précision et la réaction que suscitent chez lui l’inspiration et l’imagination. Il impose avec naturel un style délicat et personnel. Il ne se laisse pas influencer par la sensibilité d’une époque. Il poursuit une tradition qui remonte à l’Antiquité, ne subissant jamais les effets des modes.

Chaque génération impose ainsi à la sculpture son empreinte. Les nus de Michel LEVY restent pudiques et calmes. Ils nous apprennent que le corps demeure l’enveloppe de l’âme, inséparable, comme le disait Degas dont les statues ne se souciaient que d’une attitude naturelle.

Des œuvres de Michel LEVY se dégage toujours l’étrange magie d’un secret. Au-delà de la force et de la splendeur des formes, elles nous entraînent à la recherche d’une vision intérieure qui demeure.

Pierre-Christian TAITTINGER
ancien ministre
Maire du XVIe arrondissement

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